Mathieu Morcrette

C’est dans le HUB de l’énergie fraîchement inauguré, au cœur de l’université de Picardie Jules Verne, que Mathieu Morcrette nous reçoit. Arrivé au LRCS en 1999, Mathieu Morcrette travaille en tant qu’ingénieur de recherche sous la direction du professeur Tarascon, pionnier international des batteries lithium ions. En 2008, il lui succède à la tête du laboratoire.

« L’apparition des premiers véhicules électriques en 2010 a marqué un tournant » dans la recherche sur le stockage de l’énergie nous confie Mathieu Morcrette. Les travaux de recherches dans le domaine ont connu un intérêt croissant depuis.

Et pour cela, la première étape du projet, « c’était de mutualiser les efforts de recherche sur le stockage de l’énergie au niveau national, qu’ils soient publics ou privés » nous explique Mathieu Morcrette. L’objectif : se rassembler pour être plus efficace et éviter les doublons. C’est le sens du Réseau sur le Stockage éléctrochimique de l’énergie (RS2E), un réseau national dans lequel le laboratoire amiénois est très actif.

Aujourd’hui, le LRCS est incontournable dans le domaine du stockage de l’énergie et son rayonnement dépasse nos frontières : « ici, on a 60% de collaborateurs internationaux, 20 nationalités différentes » se réjouit Mathieu Morcrette.

Synergies & Esprit d’équipe

Le HUB de l’énergie s’inscrit dans la philosophie du travail en réseau. L’objectif : concentrer sous le même toit travaux de recherches et développement de solutions pratiques sur le stockage d’énergie.

Contrairement à un labo de chimie traditionnel, le HUB a pour vocation d’ « accueillir » nous confie Mathieu Morcrette. C’est un lieu de rencontre où phosphorent les chercheurs, les start-ups et tous les acteurs qui travaillent sur le stockage de l’énergie.

Une belle réussite rendue possible grâce au travail en équipe, une valeur chère à Mathieu Morcrette: « c’est un trait de caractère personnel, ce n’est pas forcément la norme dans le milieu de la recherche scientifique » nous confie-t-il. Pour ce hockeyeur sur gazon, l’esprit d’équipe est une évidence : « C’est ensemble que nous sortirons quelque chose ».

A l’heure de la transition énergétique, l’écologie est évidemment au cœur des recherches.

Pour illustrer les défis du futur dans le domaine, Mathieu Morcrette nous donne l’exemple des éoliennes et les panneaux photovoltaïques, qui ne produisent pas en continu mais en séquence. Une éolienne peut rester à l’arrêt 3 jours, faute de vent, par exemple. L’enjeu, c’est de stocker l’énergie qu’elle a produite en amont et de la redistribuer en fonction des besoins, même lorsqu’elle ne tourne pas. C’est l’un des challenges des recherches du laboratoire.

Fraîchement installée au sein du HUB, la start-up TIAMAT, travaille à des batteries qui se chargeraient plus vite. Les applications pratiques pourraient être nombreuses et particulièrement prometteuses : imaginez des voitures électriques qui se rechargeraient en quelques minutes !

Le rêve, à 20-30 ans, c’est « qu’on ne parle plus de véhicules thermiques, qu’on puisse dire qu’on a diminué les émissions globales de CO2 dues à la mobilité. » nous confie Mathieu Morcrette. « Notre rôle, c’est donner des solutions alternatives techniques et technologiques pour permettre cette transition écologique » résume Mathieu Morcrette.Conscient du chemin qu’il reste à parcourir, Mathieu Morcrette conclut, souriant : « Le rêve, c’est que ça marche ».

En savoir plus sur le LRCS : https://www.lrcs.u-picardie.fr/

En savoir plus sur le RS2E- Réseau sur le Stockage éléctrochimique de l’énergie : http://www.energie-rs2e.com/fr

En savoir plus sur la start-up Tiamat : http://www.tiamat-energy.com/