

Patrick Bougamont

"Ayant moi-même beaucoup reçu, j’ai choisi d’aider les jeunes artistes à faire carrière."
Ancien entrepreneur dans l’imprimerie, Patrick Bougamont a troqué l’offset pour le papier à musique, et créé en 2018 Les Étoiles du piano. Catalyseur de talents, l’ambitieux concours international de piano des Hauts-de-France entend en outre accompagner activement l’émulation culturelle régionale.
Accompagné par la directrice du Conservatoire de Roubaix, Patrick Bougamont nous reçoit en ce début d’automne comme il entreprendrait le déchiffrage d’une fugue de Bach : avec l’humilité au cœur et l’attention aux détails.
« J’ai besoin d’aider tous ces jeunes artistes qui, ayant obtenu les meilleurs diplômes au monde, doivent pouvoir transformer
leur art en métier », scande-t-il.
Pour la première édition du concours en 2018, le Russe Alexey Kudryashov, 30 ans, a brillé en phase finale. Une trentaine de jeunes pianistes émérites, issus des plus grandes écoles internationales, se donnent de nouveau rendez-vous cette année à Roubaix, au Conservatoire à rayonnement départemental puis au cœur du musée de la Piscine pour un gala prestigieux. Président du jury du concours, l’illustre pianiste Vladimir Soultanov fut Premier Prix du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou et connut une carrière internationale avant d’élire domicile au Conservatoire d’Arras, puis de Roubaix.

La région Hauts-de-France déploie une formidable énergie créatrice culturelle.
Cette seconde édition des Etoiles du Piano (du 19 au 23 novembre 2019) doit « transformer l’essai ». Elle doit « permettre aux jeunes talents venus de 16 pays d’émerger, et à la région de rayonner, explique Patrick Bougamont. Elle doit offrir aux lauréats une carrière et l’opportunité de donner des récitals au sein des institutions et des événements les plus importants des Hauts-de-France : le Louvre-Lens, l’abbaye de Vaucelles, j’espère le Festival des forêts de Compiègne, le Piano festival de Lille, les Piano Folies du Touquet, le festival de Laon, le Château d’Hardelot… La région est demandeuse, elle déploie une formidable énergie créatrice culturelle. »




Partage & émotion
« Nous voulons donner à ce concours un humanisme extrêmement important. Nous attachons énormément d’importance à leur accueil, car nous souhaitons que ce concours soit aussi une opportunité de leur faire découvrir les Hauts-de-France », précise Patrick Bougamont. Ces jeunes talents de 25 ans en moyenne, venus des Etats-Unis, de Pologne, de Chine, de Suède ou encore du Japon sont accueillis dans des familles de la région, avec qui ils tissent des relations fortes. Outre le gîte et le couvert, elles leur offrent des conditions de préparation idéales. Comme une bulle de bienveillance… « Certaines familles considèrent ces jeunes pianistes comme leurs propres enfants. J’en ai vu certaines la larme à l’œil au moment des épreuves, qui se déroulent en public. Ce sont souvent des moments forts et émouvants. Ces jeunes talents seront nos meilleurs ambassadeurs quand ils reviendront dans leur pays. »

Détermination & pragmatisme

Sa fierté, c’est d’avoir su trouver l’instrument de valorisation de ces talents qui s’exercent à l’excellence depuis… leurs dents de lait. De jeunes vies dédiées à la musique, entre plaisir et extrême rigueur, sans assurance de pouvoir en vivre. « Ma fille, qui est aujourd’hui soliste de l’orchestre de Genève, a eu la chance d’être repérée par Yehudi Menuhin. Malgré cela, j’ai pu constater les difficultés que rencontrent ces jeunes artistes à la sortie du conservatoire, pour en faire leur métier. Avec ce concours, nous souhaitons leur offrir la visibilité la plus large possible. »